Des nouvelles de Miniature
musique teaser : Anne Chloé Jusseaux et Maëlle Le Gall
Que seriez-vous prêt à sacrifier pour séduire ?

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Ils en parlent : Toute la culture. le blog du Monde, L’humanité ,Chalon info , vidéo formes insolites – Festival Marto!
ARTICLE
FESTIVAL JARDIN SUSPENDU – JARDIN DE L’ARQUEBUSE (DIJON, LE SAMEDI 18 SEPTEMBRE 2021).
Le spectacle commence avec cette question écrite et posée aux spectateurs : « Que seriez-vous prêt à sacrifier pour séduire les autres ? ». Il ne s’agit pas ici de séduction amoureuse mais de séduction sociale. Le personnage principal est un petit garçon solitaire qui vit seul avec sa mère dans une maison bourgeoise. Il n’a pas d’amis et passe son temps à observer deux voisines occupées à jouer à la balle. Un jour sa mère lui offre un drôle de cadeau… qui deviendra sa « nouvelle amie ». Mais la jalousie et la manipulation des deux fillettes auront raison de cette relation atypique…
Maëlle Le Gall a le don de captiver les spectateurs dès les premières minutes de la représentation grâce à un ancrage puissant dans la réalité au travers des problématiques relationnelles qui s’instaurent dès le plus jeune âge. Personne ne peut rester insensible à cette histoire singulière qui touche pourtant à l’universel et qui n’a pas peur de passer du rire aux larmes, de la clownerie au drame. C’est la dure réalité de la vie et de l’apprentissage qui est ici à l’œuvre et qui fait grandir les enfants qui assistent à cette histoire.
Maintenir l’attention pendant quinze minutes est un sacré défi, relevé de façon magistrale. La dramaturgie est synthétisée et précise. La narration va toujours à l’essentiel et utilise judicieusement des séquences répétées comme « le jeu de la balle » pour intensifier la tension dramatique. La scénographie est adaptée à l’espace restreint de la caravane plongée dans le noir et aménagée d’une petite table servant de scène. L’éclairage est constitué de deux lampes de bureau à ressort et équipées d’un variateur de lumière pour des effets de fondus au noir. Maëlle Le Gall utilise différentes silhouettes découpées et tronquées en noir et blanc, de différentes échelles. Ces photographies évoquent des souvenirs « abimés » par le temps mais encore bien présents dans les mémoires ! Ici, c’est toute la subtilité esthétique des détails qui parle. Des éléments de décors mobiles transforment les silhouettes pour faire la transition entre les saynètes. Différents objets sont ajoutés comme une petite balle rouge (le seul point de couleur qui va cristalliser le drame), des plumes, ou une marionnette à doigts. Il y a aussi la présence discrète mais efficace de la bande son.
Maëlle Le Gall manipule tous ces éléments avec une belle fluidité. Elle fait des va-et-vient en-dessous de sa table sans temps mort pour faire défiler ses tableaux magnifiés par un malin travail sur l’éclairage ; variant la lumière, la manipulant grâce aux bras articulés ou alternant les moments éteints et allumés (avec son visage). En femme orchestre, Maëlle Le Gall assure également les bruitages, la narration et le jeu, comme dans cette séquence irrésistible où elle joue le rôle de la mère du petit garçon. Il y a également de belles trouvailles visuelles comme ce moment où les fillettes espionnent le jeune garçon par deux fenêtres grossissantes. Un spectacle captivant.